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« Style animalier »  

 

Sujet privilégié de l’art mérovingien, la représentation animalière puise dans le répertoire du premier art chrétien (agneau et colombes christiques du pupitre de sainte Radegonde et des tables d’autels de Saint-Marcel-de-Crussol, de Saint-Pierre d’Auriol et de Vaugines, lettrines formées de poissons des manuscrits de Corbie et de Chelles, lions de Daniel sur les plaques-boucles et les plaques de chancel) et parmi les motifs zoomorphes tardo-antiques (scènes de chasse, monstres marins et hybrides, tel le serpent amphisbène du baudrier disparu de Childéric II). Les aigles romaines des enseignes militaires semblent ainsi le modèle des fibules-aigles, nombreuses jusqu’à la fin du VIe siècle. Ces animaux sont soumis à une stylisation plus ou moins poussée, du plus classicisant - telles les fibules-griffons de la princesse de La Calotterie (Berck, Musée de la Côte d’Opale) ou les griffons au canthare gravés sur le sarcophage de saint Chalan (Bourges, Musée du Berry) - à ceux s’abreuvant ou accostant la croix des plaques-boucles de Burgondie et de Septimanie, schématiques jusqu’à rendre l’espèce mal identifiable. Selon le principe de la synecdoque, les aigles sont souvent réduits à une tête, voire à un œil et un bec crochu, les chevaux à des protomés adossés en fermoir d’aumônière. [...]

 

Daniel Perrier et Inès Villela-Petit, « Du motif animal au style animalier germanique », dans Les Temps mérovingiens. Trois siècles d’art et de culture (451-751), Paris, 2016, p. 236.

RMN - ISBN : 978-2-7118-6328-0

 

Voir aussi : Les Temps mérovingiens

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