« Au creux de la main »
The exhibition staged by the Department of Coins Medals and Antiquities of the Bibliothèque nationale de France (otherwise known as the Cabinet des médailles) from 11 December 2012 to 22 May 2013 as part of the Au creux de la main initiative was accompanied by a general book. That book included the present author’s introductory essay on the Cabinet’s promotion of the medal in the late nineteenth and early twentieth century, but there was no space for a detailed account of the exhibition. This article remedies that omission.
Notable among the medals on display were the large cast works acquired from the founder Antonin Liard, but there were also other works accepted as gifts or received from the Monnaie de Paris and private mints as a legal requirement. The exhibition was divided into the following sections.
- The medal at the end of the nineteenth and beginning of the twentieth century. From the 1860s there was a revival of the art of the medal in France. Contributing to this development were the Monnaie de Paris, the Society of Friends of the French Medal, and the art critic Roger Marx.
- Engravers and founders. Struck medals, for which the Monnaie de Paris held a monopoly until 1895, were produced either by direct engraving or by means of the reducing machine. Sand casting was revived in thesecond half of the nineteenth century, with Antonin Liard casting many of the works of the great medallists.
- Art and artists. Artists could be portrayed either as successful men of the world or more informally.
- Commerce and advertising. New roles were found for medals, which could serve as advertisements, wedding souvenirs, decorative additions to furntiure, or reductions of larger works.
- The modern adventure. Medallists develped an allegorical language for new inventions and discoveries, and celebrated modern heroes from the worlds of exploration and science.
- The happy family. In the last decades of the nineteeth century medals often portrayed private individuals. The exhibition focussed on portraits of the various artists’ family members and friends.
- Academicism and new currents. The use of the reducing machine led to medals in low relief. Artistic developments such as symbolism, naturalism and impressionism influenced medallists. The medal was also linked with the decorative arts. - The medal in politics. Medals also retained their traditional role as instruments of political and ideological comment.
- Echoes of Germany. The Cabinet’s German First World War medals resulted mainly from the gift of a Louvre curator in 1930.
- The First World War seen from France. French medals of the First World War were less original, with the exception of those of Pierre Roche, which were created as models as events unfolded and cast in bronze by the firm of Canale after the war to form a medallic history.
- The Art Deco medal. After the war a new medallic style was developed by another generation of artists and encouraged by successive curators at the Cabinet, Ernest Babelon and his son Jean Babelon. The Art Deco style found in the medal one of its leading expressions.
I. Villela-Petit, « Au creux de la main. Une exposition du Cabinet des médailles à Paris », dans The Medal, t. 64, 2014, p. 32-57.
« Le Cabinet des médailles à l’époque des Babelon »
Ancien Cabinet du roi, le Cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale conserve, entre autres objets précieux, les collections royales de médailles d’art françaises et étrangères constituées au moins depuis le XVIIe siècle. Dans cet ensemble, les médailles italiennes de la Renaissance, déjà inventoriées par Claude Gros de Boze et l’abbé Bignon vers 1685, s’élevaient à la fin du XIXe siècle à près de 1.100. S’y ajoutera en 1907 le legs par Prosper Valton de la collection de l’architecte Alfred Armand, comprenant notamment quelque 2.000 médailles et plaquettes de la Renaissance italienne. Le regain d’intérêt pour celles-ci à la faveur des planches gravées publiées à partir de 1834 dans les livraisons hebdomadaires du Trésor de numismatique et de glyptique sous le patronage de Charles Lenormant, directeur du Cabinet de 1840 à 1859, allait susciter les premières synthèses d’A. Armand et d’Emile Molinier, conservateur au Musée du Louvre, suivis par Fernand Mazerolle, conservateur du Musée de la Monnaie, qui coïncident avec le renouveau de la création française en médailles dans les dernières décennies du XIXe siècle. Or, les artisans de ce renouveau se réclameront explicitement du modèle de Pisanello et de ses successeurs. Ainsi Oscar Roty contant plaisamment son anecdote de la réinvention de la plaquette en 1886 : « Mon succès, à quoi je le dois ? Mon Dieu ! bien simple !... j’ai eu tout bonnement une idée de génie !... Voici. La médaille dans le temps où je commençais à en faire ne nourrissait pas son homme. Je crevais de faim et ma femme aussi, et nous nous disions que ça ne pouvait pas durer. Une nuit je réveille ma femme et je lui dis : J’ai trouvé ! – Qu’est-ce que tu as trouvé ? – Le moyen de gagner de l’argent ! – Hum !... – Il ne faut pas faire hum ! Ecoute plutôt. Les médailles, jusqu’à présent, on les a faites rondes, n’est-ce pas ? – Sans doute ! et après ? – Eh bien ! moi, je vais les faire carrées ! Le public ne regarde pas les médailles rondes, il regardera les médailles carrées, parce que ça le surprendra, et l’on m’en commandera, et je gagnerai de l’argent. Comprends-tu ? – Elle ne comprenait pas du tout et me croyait toqué. Mais je suivis mon dessein. Au lieu de médailles, je gravai des plaquettes comme en avaient modelé les médailleurs de la Renaissance et c’est ainsi que j’acquis ma réputation ». [...]
I. Villela-Petit, « Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale à l’époque des Babelon : des collections historiques à la promotion de la médaille contemporaine », dans Au creux de la main : la médaille aux XIXe et XXe siècles (cat. expo. sous la dir. de E. Papet et C. Chevillot), Paris, 2012, p. 21-29.
Skira Flammarion - Musée d’Orsay - ISBN : 978-2-35433-101-6