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« L’ombre de la couronne »  

 

L’apparition des ombres portées dans la peinture du XVe siècle fut un des éléments décisifs du nouveau réalisme artistique du Quattrocento. Etroitement liées à l’expression graphique et picturale, elles apportaient à la représentation un volume et une profondeur inégalés. Les armoiries ombrées peintes par Barthélemy d’Eyck dans le livre d’heures de René d’Anjou les montrent même à l’œuvre en un domaine comme la peinture d’armoiries, fondée sur des juxtapositions et superpositions de couleurs en à-plats, dont l’ombre n’est pourtant pas consubstantielle (Londres, British Library, Egerton 1070, fol. 4v). Aussi ces ombres pouvaient-elles sembler bien éloignées de la numismatique et des préoccupations du graveur de coins, n’était la présence, sur une médaille du jeune François Phébus, roi de Navarre (1479-1483), d’une scène d’Apparition à la Madeleine où les ombres portées sont manifestes. Même si j’ai déjà attiré l’attention à quelques reprises sur cet exemplaire unique, il me paraît intéressant d’examiner plus avant ce sujet d’esthétique monétaire qui, à ma connaissance, n’a encore jamais suscité l’intérêt des numismates, non plus que des historiens de l’art. [...]

 

I. Villela-Petit, « L’ombre de la couronne », dans Y. Loskoutoff éd., Héraldique et Numismatique IV, Moyen Age - Temps modernes, 2018, p. 145-160.

Presses universitaires de Rouen et du Havre - ISBN : 9-791024-008639

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