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Un recueil bien mystérieux

 

Le recueil Paris, BnF, fr. 580, qui date de la première décennie du XVe siècle, présente dans ses 131 feuillets une combinaison assez insolite de cinq ouvrages [...]. Si l’on fait exception de l’Epistre a la reine de Christine de Pizan, les textes contenus dans le manuscrit relèvent tous de la littérature morale. Plus précisément, ils proposent une description de la société médiévale à visée morale et didactique. A travers les pièces du jeu d’échecs, le dominicain Jacques de Cessoles évoque les différents états de la hiérarchie sociale, du roi au manant, et le rôle de chacun dans la bonne marche de l’ensemble. L’histoire de Mélibée et Prudence est celle d’un jeune seigneur outragé et assoiffé de vengeance que sa femme vertueuse conseille avec sagesse et réconcilie avec ses ennemis. Geoffroi de la Tour Landry († 1405) retrace la vie quotidienne de la noblesse de son temps à l’intention de ses trois filles. Enfin, avec l’œuvre de Gervais du Bus, le recueil se termine sur un ton satirique : le cheval Fauvel, synthèse de tous les vices de la cour de Philippe le Bel (Flatterie, Avarice, Villainie, Varieté, Envie et Lacheté) a pris le pouvoir et voilà la société sens dessus dessous. On peut donc lire dans le recueil comme une évolution empreinte de pessimisme, de la société bien ordonnée du Jeu des échecs au bouleversement général de Fauvel. [...]

 

Ch. Reno et I. Villela-Petit, « Du ‘Jeu des échecs moralisés’ à Christine de Pizan : un recueil bien mystérieux (BnF, fr. 580) », dans T. Van Hemelryck et S. Marzano éd., Le recueil au Moyen Age - La fin du Moyen Age, Turnhout, 2010, p. 263-276. Brepols - ISBN : 978-2-503-52282-1

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