
Deux volets d'un retable médiéval
Le Musée des Beaux-Arts d'Angers garde en dépôt dans ses réserves deux panneaux peints double-face encore énigmatiques à plusieurs titres. La seule publication qui s'y rapporte, une notice d'Anne Gros-Lafaige dans le catalogue d'exposition Le Matin des peintres : tableaux sur bois du XIVe au XVIe siècle, pose plus de questions qu'elle n'en résoud. L'auteur fait très justement remonter la datation de ces volets de retable à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle au plus tard. Mais l'identité des saintes personnes représentées est flottante et la structure originelle du retable incertaine. Si le nombre restreint des peintures sur bois du Moyen Age français encore connues nous prive de termes de comparaison immédiats, il n'en rend que plus précieuses les œuvres qui ont survécu à l'épreuve du Temps et à l'iconoclasme révolutionnaire. Témoins méconnus de l'art du règne de Charles VI, les panneaux d'Angers méritent davantage attention. [...]
I. Villela-Petit, « Deux volets d'un retable médiéval au Musée d'Angers », dans la Revue du Louvre et des Musées de France, juin 2002, t. 3, p. 34-43.
Souvenir d’un retable ancien
L’inventaire après décès d’un potier d’étain parisien du début du XVIIIe siècle comporte parmi ses biens meubles la mention exceptionnelle d’un tableau sur bois daté du Moyen Age. La description permet d’y reconnaître un retable avec des donateurs. Le domicile de l’artisan dans les dépendances de l’église disparue du Petit-Saint-Antoine à Paris laisse penser que l’œuvre en provenait. Il pourrait s’agir d’un retable destiné à l’ancienne chapelle du chevet, offert aux premiers temps de la commanderie parisienne de l’ordre hospitalier de Saint-Antoine de Viennois, au début du règne de Charles VI. En 1407, cette chapelle du chevet cachée derrière le retable du grand autel fut dévolue à l’usage exclusif du collège des hérauts d’armes français qui y obtinrent le droit de sépulture. Les remaniements subis par l’église aux XVIIe et XVIIIe siècles firent peu à peu disparaître ou remiser une partie du mobilier liturgique.
I. Villela-Petit, « Souvenir d’un retable ancien en l’église du Petit-Saint-Antoine à Paris », dans les mélanges Materiam superabat opus : Hommage à Alain Erlande-Brandenburg, sous la direction de A. Bos, X. Dectot, J.M. Leniaud et Ph. Plagnieux, Paris, 2006, p. 184-197.
RMN - ISBN : 2-7118-5023-4
