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« L’Histoire du règne par la médaille »

 

Du recueil des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand de 1702, on sait qu’il fut le premier grand œuvre et le couronnement de la création numismatique de la « Petite Académie » réunie par Colbert en février 1663 et institutionnalisée par la suite comme Académie royale des inscriptions et médailles. Le choix des thèmes, des devises, des compositions des médailles du roi ; les discussions érudites, les instructions au dessinateur, l’approbation du résultat après de nouvelles délibérations, les essais des graveurs de coins, et les révisions successives dont ces médailles firent l’objet en un va-et-vient constant du projet à l’objet, de l’objet à l’estampe et de celle-ci à des repentirs successifs aboutissant à la frappe de nouvelles séries de médailles révisées, tels furent d’abord sa principale raison d’être et le fruit de ses travaux. [...]

 

I. Villela-Petit, « L’Histoire du règne par la médaille », dans Le Roi est mort – Louis XIV – 1715 (cat. expo. sous la dir. de G. Sabatier et B. Saule), Versailles, 2015, p. 150-151.

I. Villela-Petit, « Aigle de Suger » et « Patène de serpentine », ibid., p. 240-241.

Tallandier - Château de Versailles - ISBN : 979-1021013377

« Histoire métallique et Histoire naturelle »

 

Dans le précédent opus de la série sur Les médailles de Louis XIV et leur livre, nous nous étions intéressée à un type de source de l’histoire métallique encore largement négligé, sans doute parce qu’il ne relève ni de la numismatique ni de l’antique. Les académiciens, bien que le Registre Journal de leurs délibérations n’en fasse que sporadiquement mention, avaient eu largement recours à des documents graphiques, plans de ville et cartes d’état-major, et à des relations de batailles pour nourrir et documenter tant l’iconographie de leurs médailles que le texte du livre qui les présentait1. Si le scrupule antiquaire fut une pierre de touche du choix des sujets et des compositions, le souci d’exactitude qui sous-tendait l’entreprise s’exprimait aussi dans une quête de renseignements et de documentation sur les événements du règne, car le livre des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand de 1702 était avant tout un monument d’histoire contemporaine à la gloire d’un prince régnant.

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Cette première étude invitait à creuser plus avant la question du détail naturaliste, non pas seulement pour en retrouver les sources, mais aussi pour comprendre l’esprit et le travail qui présidèrent à ce grand œuvre. Comme on sait, à l’origine du Cabinet des médailles de Louis XIV et de son intérêt pour la médaille se trouve le cabinet numismatique de Gaston d’Orléans, dont le roi hérite en 1660. La collection du duc d’Orléans comprenait aussi les célèbres vélins (ou Histoire naturelle des oyseaux et des plantes peints en miniature) mis en œuvre par le botaniste et anatomiste Nicolas Marchant, auquel le prince avait fait donner un poste au Jardin du roi2. Poursuivies en parallèle et décuplées pour Louis XIV, les collections de monnaies et médailles d’une part, de graines et de spécimens naturels de l’autre pouvaient bien finir par se croiser. Le parallèle est intéressant à plus d’un titre, car autant les Anciens de la Petite Académie tenaient pour l’antique, autant les naturalistes commençaient à remettre en question Pline l’Ancien et Théophraste. [...]

 

I. Villela-Petit, « Histoire métallique et Histoire naturelle », dans Y. Loskoutoff éd., Les médailles de Louis XIV et leur livre, vol. 3, Rouen - Le Havre, 2025, p. 315-341 et 436-437.

PURH - ISBN : 979-10-240-1821-8

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